Construite pour doubler le rempart antique dans les années (1228-1245) qui suivirent la création de la sénéchaussée royale, l'enceinte extérieure court sur 1600 m sur le pourtour de la colline.

Elle est cantonnée de 3 barbacanes, de 2 échauguettes et de 14 tours circulaires pour la plupart ouvertes à la gorge afin que les ennemis ne puissent y trouver refuge.

Cette ligne de fortification est complétée par un fossé sec aménagé le long de ses murs, excepté sur les côtés que le relief escarpé protège naturellement. L'ouvrage bâti en appareil moyen de blocs de grès régulièrement taillés est couronné de créneaux et de merlons que percent d'étroites meurtrières conçues pour le tir à l'arbalète. Des logements de solives élaborés à la base du crénelage situent l'emplacement de hourds en bois que les défenseurs pouvaient promptement établir en cas de guerre.

La tour de la Vade

Avec la tour de la Peyre, la tour de la Vade a été érigée sur le front sud-est à la suite du siège de la cité par Raimond Trencavel II en 1240 ; sa construction était achevée en 1245. C'est un ouvrage circulaire (l'un des plus importants de la fortification) constitué de trois niveaux voûtés sur croisées d'ogives et de deux étages supérieurs planchéiés que dessert un escalier à vis logé dans l'épaisseur des murs. Les éléments domestiques dont elle est équipée, puits, cheminée, four à pain et latrines, assuraient en temps de guerre l'autonomie d'une garnison. Elle est la seule sur le rempart extérieur à avoir été dotée d'un programme décoratif sculpté. Celui-ci est réservé aux clefs de voûte sur lesquelles figurent l'Agneau de Dieu et la Vierge à l'Enfant.

La barbacane d'Aude

Élevée sur la rive droite de l'Aude lors de la création de la deuxième ligne de fortification (entre 1228 et 1239), la grosse barbacane formait un poste avancé sur le côté occidental de la cité. Elle fut détruite en 1816, mais le passage couvert protégé par de hauts murs crénelés évoque encore sa liaison avec l'enceinte extérieure et la porte occidentale du château. En 1854, l'architecte et restaurateur Eugène Viollet-le-Duc a bâti sur son emplacement, et sur la commande de la municipalité, l'église Saint-Gimer.

Les lices

Aménagées lors de la création de l'enceinte extérieure, les lices forment entre les deux lignes de fortification une large couronne de terrain libre, étroite à l'ouest, large au nord, au sud et à l'est. Elles ont nécessité dans la première moitié du XIIIe siècle des travaux conséquents destinés à niveler un relief naturellement pentu. A cette occasion, certaines parties du soubassement du rempart intérieur ont été décaissées, rendant nécessaires des travaux de restauration en sous-œuvre. Ces derniers sont caractérisés par des maçonneries de grès en remploi. A partir du XVIIIe siècle, les habitants ont pris peu à peu possession des lieux en établissant leurs maisons le long d'une rue centrale. Dans le vaste projet de restauration de la forteresse entrepris dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les autorités administratives ont œuvré pendant près de soixante ans pour le dégagement des lices afin de rendre à la forteresse sa physionomie médiévale.